L'A3XX, ces temps-ci, ce sont les Américains qui en parlent le plus.
L'avion géant imaginé par l'européen Airbus faisait hier la Une du Wall Street Journal Europe sur le thème «décollage imminent», tandis qu'au même moment, dans un grand hôtel parisien, un haut responsable de Boeing raillait la stratégie d'Airbus devant une poignée de journalistes. C'est donc qu'il se trame quelque chose: les deux membres d'Airbus (le groupe franco-germano-espagnol EADS en cours de constitution et l'anglais BAE Systems) s'apprêtent à annoncer enfin le lancement commercial de l'A3XX, ce fameux «paquebot volant» avec lequel ils comptent bien enfoncer définitivement l'américain.
Cet ultime feu vert devrait être donné le 26 mai, lors d'une réunion du conseil de surveillance du consortium, mettant un point final à de longs mois d'atermoiements et de passes d'armes à peine feutrées entre les parties prenantes au dossier (celles qui avaient peur de se lancer, celles qui voulaient foncer). Il faut dire que l'A3XX, avec ses trois étages, ses 481 à 650 passagers et, peut-être un jour, ses piscines et ses courts de tennis (on exagère à peine) est un pari fou. Plus de 12 milliards de dollars d'investissements, des aéroports qu'il faudra transformer pour pouvoir accueillir la bête, une logistique à redéfinir" Airbus peut en sortir au pinacle ou ne jamais s'en remettre.
Pied de nez. «Je pense que l'A3XX se fera cette année», affirmait hier le directeur commercial d'Airbus, John Leahy, à la Une du Wall Street