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Libération

Convoyeurs: blocage et pourrissement. Ils rejettent les dernières propositions. Le patronat pose un ultimatum.

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publié le 17 mai 2000 à 1h12

Hier à 19 heures, les patrons du transport de fonds ont raclé le

fond de tiroir: «La prime de risque sera portée à 1000 F par mois, au 1er juin.» «Ce sera à prendre ou à laisser, s'ils ne veulent pas nos ultimes propositions, on [les] déchirera et il ne restera plus qu'à attendre le pourrissement de la grève.» Hier à 17 heures, un proche de la délégation des patrons d'entreprises de transports de fonds ne cachait pas son dépit devant la tournure des événements.

Durant seize heures, dans la nuit de lundi à mardi, employeurs et syndicats de salariés ont négocié dans un immeuble du ministère des Transports pour mettre fin au conflit qui a vidé les distributeurs de billets. A 6 heures, hier matin, les syndicalistes ressortaient avec un protocole d'accord. Un cédétiste ne cachait pas sa perplexité: «Je crois qu'on a quelque chose, mais je suis déçu.» Ce quelque chose, c'est le fameux «statut de la profession à risques» que demandent les convoyeurs à cor et à cris. Il se traduit notamment par la fameuse «prime de risque»; le montant était fixé à 7 000 F en 2000, 12 000 F en 2002, avec la possibilité de partir en retraite à 55 ans avec vingt ans de métier. Un article prévoyait même le paiement de deux jours de grève. Le gouvernement avait de son côté avancé la présentation d'un projet de loi sur la sécurité des transports.

Toutes les apparences d'un accord semblaient réunies. Pourtant, les salariés l'ont rejeté, et, dans l'après-midi, les organisations syndicales indiquaient en coeur