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Analyse

Eurotunnel: opération déminage. A Londres, face aux actionnaires, la direction a tenté de désamorcer la crise.

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publié le 18 mai 2000 à 1h08

Londres, envoyé spécial.

Etait-ce le climat londonien? Ou la placidité légendaire des Britanniques? L'assemblée générale d'Eurotunnel, qui se déroulait cette année dans la capitale anglaise, s'annonçait explosive après la mise en examen récente de plusieurs dirigeants du concessionnaire du tunnel sous la Manche (Libération d'hier). Mais il n'y a eu, finalement, aucun coup d'éclat.

«Erreurs d'interprétation». Dès le début de la réunion, les administrateurs d'Eurotunnel calment le jeu. Le président, Patrick Ponsolle, souligne que sa société s'est portée partie civile dans la procédure liée à des délits d'initiés. Mais dans cette affaire, seuls sont inquiétés des banquiers qui auraient profité d'informations confidentielles sur une augmentation de capital qui s'est déroulée en 1994. Puis, Ponsolle laisse la parole à Charles Mc Kay, qui lit un communiqué du conseil d'administration, voté à l'unanimité. En une phrase tout est dit: «Le conseil soutient les dirigeants et rejette les allégations dont ils font l'objet.» Que penser du rapport de la justice française qui estime qu'il y a eu mauvaise information du marché? Réponse: les experts auraient fait de «multiples erreurs de faits» qui ont abouti «à des erreurs d'interprétation».

La suite de la présentation est destinée à expliquer aux quelque 250 actionnaires présents (en grande majorité anglais) que rien de répréhensible n'a été commis. La justice soupçonne la rémunération trop élevée de Ponsolle, alors que la société est en quas