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Libération

L'autre grève des distributeurs de billets. La principale entreprise qui les alimente et les entretient est à l'arrêt.

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publié le 18 mai 2000 à 1h08

Lyon, de notre correspondant.

Comme ses collègues, Eric Orcel aimerait bien qu'on parle un peu de la grève qu'il mène depuis le 10 mai à Lyon, pour une augmentation de 600 francs par mois. Mais le conflit des convoyeurs de fonds rejette sa société dans l'ombre. Il travaille sur les DAB, les distributeurs automatiques de banques (1) que la grève des convoyeurs menace d'assécher. Son employeur, Solymatic (1 070 salariés), est leader sur le marché de l'installation et de la maintenance d'automates bancaires. Eric répare les distributeurs. Ses collègues «gestionnaires» les nourrissent de billets.

Eric, 32 ans, célibataire, est entré chez Solymatic à 24 ans avec un niveau bac professionnel. Comme gestionnaire, lui aussi. Il ne s'étend pas trop sur les conditions de travail autour des distributeurs, craint de mettre en danger ses collègues qui continuent à assurer ce travail. Les grévistes ne parlent qu'à demi-mot des agressions. L'un d'entre eux raconte le pistolet sur la tempe, la nuit. Puis le silence. Ces agents opèrent souvent sans protection; la discrétion est leur meilleure défense. Eric souligne seulement que la direction a dû mettre en place, l'année dernière, un programme de suivi psychologique pour les agents victimes d'agression. Prix cassé. Eric est devenu «dabiste». Huit ans après son embauche, pour 6 500 F net par mois, il répare les automates et intervient dans les bureaux, où son entreprise grignote les parts de marché en maintenance téléphonique, micro-informatiq