Menu
Libération

L'Amérique prise par le doute.

Article réservé aux abonnés
Le temps des gros bénéfices à court terme est fini.
publié le 19 mai 2000 à 1h04

L'année 2000 avait pourtant bien commencé pour le Nasdaq. En quelques semaines, le marché américain des valeurs technologiques avait enfin franchi la barre symbolique des 5 000 points, la Net économie battait son plein, les «sociétés.com» n'en finissaient pas d'enregistrer des gains records, dépassant les 2 000% de croissance sur douze mois pour les plus dynamiques d'entre elles.

Cinq mois plus tard, c'est comme si le Nasdaq était retombé sur terre. Depuis ce 14 avril qui a vu l'indice perdre 9,7% en quelques heures, les choses ne sont plus les mêmes. Jour après jour, les corrections se sont succédé, et le Nasdaq navigue aujourd'hui aux alentours des 3 500 points, effaçant une bonne partie de sa plus-value de 1999. Surtout, l'euphorie et l'insouciance qui caractérisaient le marché new-yorkais ont définitivement disparu, et, au gré d'un rétablissement difficile, de nouvelles règles se font jour pour la Net économie.

Faillite évitée. «Il faut d'abord signaler que tout le monde considère qu'à long terme cette correction a été bénéfique, souligne Charles Pradilla, directeur des échanges à la banque d'affaires SG Cowen Securities. Le Nasdaq était indéniablement surévalué et avait besoin d'un petit nettoyage. Mais il est vrai que le réveil a été brutal. Certaines des sociétés de la nouvelle économie les plus fragiles n'ont pu éviter le carnage et ont perdu 60 à 85% de leur valeur boursière en quelques jours. On ne se remet pas d'un tel choc par un coup de baguette magique.»

Si, à ce