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Libération

La BCE réclame des crèches. Pour lutter contre le chômage, la Banque centrale européenne s'attaque aussi aux aides sociales.

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publié le 19 mai 2000 à 1h05

Ceux qui s'imaginaient que la BCE (Banque centrale européenne) n'est

qu'un «gros machin» capable uniquement de penser en termes d'inflation, de valeur de la monnaie unique ou d'autres thèmes économiques plutôt rabat-joie vont peut-être changer d'avis. Dans son dernier rapport de mai, la BCE s'intéresse aux parents et futurs parents, ou plus exactement à ceux pour qui le paiement ou la recherche d'une place disponible dans une crèche relève souvent d'une mission impossible sans fin. D'une pierre deux coups, les experts de la BCE estiment «que l'insuffisance de garderies d'enfants à des prix abordables réduit l'attrait au travail et entraîne un accroissement du chômage». Parmi de nombreuses mesures structurelles visant à améliorer le fonctionnement du marché du travail, la BCE prône donc un système de garderies d'enfants à bas prix pour réduire le chômage. Les experts de la BCE auraient-ils soudainement un penchant pour une plus grande intervention de l'Etat dans la vie sociale? Mise à part cette recommandation, le reste du rapport est loin d'être du même acabit, faisant preuve d'une orthodoxie sans faille. Sur les retraites par exemple: la BCE signale que les retraites anticipées «réduisent la propension des personnes âgées à continuer à travailler», contractant de la sorte l'emploi et entraînant un accroissement du chômage.

Parmi les autres freins structurels au bon fonctionnement du marché du travail, la BCE regrette que les salaires supportent des taux d'imposition ou des c