Dans le monde entier, le vent semble tourner pour la nouvelle économie. Le mois dernier, les divers marchés technologiques (Nasdaq, Nouveau Marché") ont vécu une «sévère correction», c'est-à-dire une rude gamelle. De nombreux investisseurs ont été refroidis, et les start-up ont tout à coup découvert que l'argent ne se trouvait pas sous les sabots d'un cheval, fût-il monté par un business angel. Aujourd'hui s'ouvre un nouveau chapitre avec l'apparition des premières grosses faillites, principalement dans le commerce électronique.
Le premier réflexe serait de diagnostiquer un «atterrissage» de la nouvelle économie. Ce qui serait pour le moins hâtif: les activités liées à l'Internet et aux réseaux électroniques en général continuent de croître verticalement. Et même si les investisseurs se disent plus sélectifs, l'argent continue de couler à grands flots. Ce qui brouille un peu la perception des choses, c'est que ces torrents de capitaux changent de lit presque chaque mois. Ils se déversaient à l'automne dernier sur les sites de «communauté» (sites thématiques), puis ils ont fondu sur le B to B (business to business: les relations entre les entreprises et leurs fournisseurs), avant d'aller irriguer le WAP (le langage Internet des téléphones portables). Aux dernières nouvelles, ils s'orientent maintenant en masse vers le streaming: tout ce qui touche à l'audiovisuel sur le Net. Comme le claironne à la une de son numéro de juin le magazine américain Wired: «Keep cool, new economy