Pékin, de nos correspondantes.
Après cinq journées d'une nouvelle négociation marathon, les négociateurs de l'Union européenne sont enfin parvenus à un accord vendredi sur l'accession de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce. L'un des tout derniers verrous politiques à l'entrée de ce pays gigantesque (1,5 milliard d'habitants) dans le concert commercial des nations saute ainsi. Il ne reste plus à Pékin, qui avait entamé sa négociation depuis 14 ans, qu'à s'entendre avec la Suisse et le Mexique. Ensuite, la ratification des accords passés devra être autorisée par les parlements, le plus délicat étant le Congrès américain. Si tout va bien, la Chine peut espérer entrer dans l'OMC à la fin de l'année. Pékin avait apparemment sous-estimé la ténacité des Européens et considérait que l'affaire était réglée, en novembre, lorsqu'un accord avait été trouvé avec les Etats-Unis. Mais les Européens ont très vite refroidi l'enthousiasme, en faisant savoir que «les concessions obtenues par les Américains ne [les satisfaisaient]qu'à 80%». Vendredi soir, les négociateurs européens, épuisés mais soulagés, se disaient «satisfaits à 97%». Côté chinois, la réaction paraissait plus morose. En marge des cérémonies officielles, Pascal Lamy, commissaire européen et principal négociateur, s'est félicité de la portée politique de l'accord: «Si vous regardez l'histoire de ce pays, son ouverture est un gage de paix pour cette région et par conséquent pour le monde», a-t-il déclaré à France-Int