Marseille, de notre correspondant.
Le conflit menaçait de durer, les professionnels du tourisme commençaient à grogner, alors les élus corses ont cédé. En proposant, vendredi soir, de reporter le vote de l'Assemblée territoriale sur les modalités d'ouverture à la concurrence des liaisons maritimes Corse-Continent, la commission du développement économique et des transports de Corse a satisfait la principale exigence des grévistes CGT et CFTC de la SNCM (Société nationale Corse-Méditerranée). Après cinq jours de grève, le soudage des portes du siège à Marseille et le blocage de navires concurrents de la Corsica Ferries dans le port de Nice, les grévistes ont voté, samedi, la reprise du travail, en fêtant leur «victoire». Les navires de l'entreprise publique circulent normalement depuis ce week-end.
Des mesures de sécurité particulières ont été prises depuis qu'un colis piégé a été désamorcé samedi (lire aussi page 21). Alors que la Corse semble de plus en plus prisée par les touristes, la reculade des élus devrait permettre d'assurer un été tranquille. Mais le principe de l'ouverture à la concurrence des subventions au transport maritime, à partir de 2002, n'est pas remis en cause: l'Assemblée l'a voté le 28 avril et ne compte pas revenir sur cette mesure imposée par Bruxelles. Les élus corses doivent maintenant définir les modalités de l'aide à l'unité transportée, et les «obligations de service public» que toute compagnie devra satisfaire. Lors de sa session des 25 et 26 mai