Chez les convoyeurs de fonds, l'heure était au méchoui de la
victoire. Les salariés de la Brink's organisaient le leur, hier midi, dans le XIXe arrondissement de Paris. Il y a de quoi faire la fête. La moisson de ce conflit de quinze jours est impressionnante: la reconnaissance du métier à risque au travers de mesures de sécurité renforcées (gilets pare-balles, armement, blindages), l'octroi d'une préretraite spécifique (à 55 ans après vingt ans de métier), et surtout, la prime de risques de 1 280 francs brut par mois pour les convoyeurs, de 2500, puis 3000 francs par an pour les dabistes (qui entretiennent et remplissent les automates). Si l'on ajoute cette prime aux augmentations de grilles salariales (de 1,5 à 3%), la rémunération des convoyeurs devrait s'alourdir de 1400 francs brut.
«Grande solidarité». Hier, toutes les organisations syndicales ont signé l'accord présenté lundi soir par Jean-Claude Gayssot. Quelques conflits locaux, sur la question du paiement des jours de grève, ne devraient pas empêcher que, d'ici 72 heures, on puisse à nouveau retirer de la monnaie partout en France.
«On a pris notre revanche» se réjouissait hier Jacques Charles, leader syndical CFDT. «En 1979, la Brink's nous avait d'un seul coup supprimé tous les avantages acquis. Prime d'ancienneté, de repas, les heures supplémentaires. Cela faisait 1 500 francs de moins à la fin du mois. Alors oui, avec la prime de risques, on a regagné aujourd'hui une partie de ce que l'on avait perdu à l'époque.»