Hold-up en Eurolande: les banques continuent à se sucrer joyeusement
sur le dos de leurs clients, monnaie unique ou pas monnaie unique. Toutes les opérations (virement, paiement par carte, retrait aux distributeurs, échange de billets), passées au crible par l'Institut européen interrégional de la consommation (IECI) pour le compte de l'exécutif européen, montrent que les banques ont largement ignoré «l'effet euro». Parfois, elles en ont même profité pour augmenter leurs tarifs (en Espagne, notamment). Les résultats de l'enquête, publiés hier, sont jugés «préoccupants» par une Commission qui, jusqu'à présent, pariait sur la bonne volonté des banques. Manifestement, elle s'est fait avoir et le consommateur en fait les frais.
C'est surtout vrai pour les virements. Ainsi, pour 100 euros envoyés entre deux pays de la zone euro, les frais s'élèvent à 17,10 euros. Alors qu'un virement intérieur revient à moins d'un euro. Et encore ne s'agit-il là que d'une moyenne. Le Luxembourg, qui fait tout pour attirer le chaland, est le meilleur élève de la classe: la ponction, toujours pour 100 euros, ne sera que de 8,91 euros en moyenne (variable selon les banques de 1,98 euro à 17,97 euros). Les pires sont dans les zones périphériques, l'Irlande (de 19,05 à 30,47 euros) et le Portugal (29,68 euros en moyenne). La France, elle, se classe en sixième position (de 5,52 à 31,95 euros avec une moyenne de 16,88). Pas de quoi pavoiser.
L'absurdité absolue est atteinte avec la diversité des tarifs se