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Libération

Les bas salaires relèvent la tête. Sécurité, sous-traitance, réseau: les failles que le conflit a mis au jour.

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publié le 24 mai 2000 à 0h52

De 15 à 20% d'augmentation d'un coup! Le conflit des convoyeurs de

fonds s'est conclu sur une victoire des salariés comme on n'en avait pas connu dans une grève sectorielle depuis longtemps. Bien entendu les grévistes bénéficiaient, par le blocage des distributeurs automatiques de billets (DAB), d'un élément peu commun de pression. Mais leurs revendications sont entrées en résonnance avec les préoccupations d'autres secteurs, voire de l'opinion publique en générale. Retour en quatre leçons sur une grève plus d'actualité qu'il n'y paraît. 1) Un conflit de la sécurité. L'attaque d'un convoi le 5 mars à Nanterre (1 mort et trois blessé) est, on le sait, à l'origine du mouvement de grève. Il est aussi à l'origine de la sympathie de l'opinion publique. La bienveillance vis-à-vis des convoyeurs a dépassé le cercle des policiers ou des salariés des banques, confrontés au même genre de criminalité. La demande de sécurité, jusqu'alors cantonnée au domaine public, est en train d'envahir l'entreprise, qui ne fait plus figure de havre de paix. La violence, la crainte de l'agression est désormais ressentie par des catégories professionnelles très importantes: les infirmières des services d'urgences, les travailleurs sociaux, les routiers, les professeurs, etc.

2) Un conflit des bas salaires. L'opinion publique a été d'autant plus compréhensive que les salaires des convoyeurs sont très bas. Les convoyeurs ont rappelé une vérité souvent passée sous silence: de nombreux salariés, qui possèd