Super Lopez a des troubles de mémoire. En conséquence, a dit son
avocat, il n'ira pas aux Etats-Unis où il est inculpé d'espionnage industriel. Il répondait ainsi au département de la Justice américaine, qui a annoncé lundi son intention de déposer une demande d'extradition auprès de l'Espagne, où cet ex-dirigeant de General Motors coule des jours paisibles. Voilà donc José Ignacio Lopez de Arriuortua rattrapé par une histoire qui a défrayé les chroniques industrielles il y a maintenant sept ans. En 1993, ce brillant et visionnaire directeur des achats chez General Motors est la coqueluche du monde de l'automobile. Alors directeur des achats d'Opel (filiale de GM), à la recherche frénétique de la réduction des coûts, «Super Lopez» ou «Lopez le Terrible», aux discours enflammés sur la bataille de la productivité, a réussi à faire économiser 4 milliards de dollars à GM en 1992 et à augmenter la productivité de 70% (sur plusieurs années).
Volkswagen, qui traverse un passage à vide, parvient à le débaucher. Le voilà donc parti en Allemagne. Mais pas tout seul. Il embarque son équipe et quelques documents confidentiels, comme des listes d'achats montrant les relations du constructeur américain avec ses fournisseurs.
L'affaire tourne au scandale; Volkswagen se sépare de lui en 1996 et dédommage GM. Chassé de l'establishment industriel international, Lopez retourne dans son pays natal, le Pays basque, où il poursuit aujourd'hui le rêve de construire une usine automobile modèle. Il est