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Libération

Les moutons noirs antiblanchiment. Le G7, l'UE et l'OCDE mettent la pression sur les paradis fiscaux.

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publié le 27 mai 2000 à 0h47

La cartographie des trous noirs de la finance mondiale s'affine.

Hier, le Forum de stabilité financière, un groupe de travail créé au sein du G7, a rendu publique une liste de 42 paradis fiscaux, dressée selon la qualité de la surveillance du système bancaire des pays sondés (lire ci-contre). Cette étude s'inscrit dans une longue série d'initiatives contre le blanchiment d'argent sale. Etats-Unis, Canada, Europe: tout le monde paraît prêt à mettre les bouchées doubles. Paris, qui prendra la présidence de l'Union européenne en juillet, compte organiser en octobre un conseil qui réunira les ministres des Finances, de la Justice et de l'Intérieur, des Quinze, pour montrer «que les européens sont à la pointe du combat». Dans le sillage de la mission parlementaire française sur le blanchiment, le ministre de l'Economie et des Finances, Laurent Fabius, a promis de faire de la lutte contre les «trous noirs» de l'économie mondiale une priorité. La France a déjà évoqué une série de sanctions graduelles allant du simple blâme public jusqu'à l'interdiction totale des transactions financières avec les territoires les plus douteux.

Liste noire. D'ici là, en juin, deux autres temps forts viendront accentuer la pression. D'abord, la publication par l'OCDE d'une autre liste de paradis fiscaux, basée cette fois sur une évaluation de l'évasion fiscale de certains pays. Et surtout, le 22 juin, l'annonce par le Gafi (Groupe d'action financière, créé par le G7 en 1989) de la «liste noire» des pays