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Libération

Prodi divague sur la liberté des pays de l'UE à quitter l'euro. Grosse gaffe du président de la Commission européenne.

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publié le 27 mai 2000 à 0h46

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Il y a des jours où on aimerait changer de métier. C'était manifestement le cas, hier, de Jonathan Faull, le porte-parole du président de la Commission européenne, et de Gerassimos Thomas, le porte-parole du commissaire aux affaires économiques et monétaires, Pedro Solbes. Debout derrière leur pupitre, ils essayaient péniblement d'expliquer aux journalistes accrédités à Bruxelles que Romano Prodi n'avait pas vraiment voulu dire ce qu'il a pourtant dit, ce que d'ailleurs il ne dément pas. Le président de la Commission n'a pas fait dans la demi-mesure en déclarant tout de go à un hebdomadaire britannique, The Spectator, dans son numéro daté de samedi, qu'il était «certainement ["] possible» à un pays de quitter l'Union monétaire. Certes, «il n'existe aucune clause dans le traité concernant un retrait», s'est-il néanmoins souvenu. «Mais bien sûr, dans un cas extrême, on pourrait toujours imaginer par exemple que le Texas puisse quitter le dollar, même si cela ne figure pas strictement dans la Constitution» américaine.

C'est une gaffe de belle ampleur, surtout de la part d'un homme dont le rôle principal est d'être le «gardien des traités».

Irréversibilité. Car, toute la construction monétaire européenne repose sur une idée simple, celle de l'irréversibilité. Une fois dans l'euro, c'est pour toujours. Si les rédacteurs du traité de Maastricht ont exclu qu'un pays puisse se retirer de la monnaie unique, tout comme on ne peut quitter l'Union,