Tokyo, correspondance.
L'offensive éclair lancée par Sony en mars 2000, avec la commercialisation de sa Playstation 2 (PS 2), a fait hier une première victime: Shoichiro Irimajiri, président de Sega. Après sept ans à la tête du groupe, il a démissionné (il en devient néanmoins le vice-président), endossant la responsabilité des pertes de l'entreprise depuis trois ans et les mauvaises performances de la Dreamcast, la console de jeux multimédia commercialisée depuis octobre 1998 sur le marché japonais. Ironie de l'histoire, alors que Shoichiro Irimajiri annonçait sa démission, l'agence américaine de notation financière Moody's réévaluait à la hausse la note accordée à Sega, en raison des bonnes ventes de la Dreamcast en Europe et aux Etats-Unis (4,9 millions d'unités écoulées en 1999 et 50 millions d'unités vendues dans le monde). Mais cela ne suffit pas pour redresser une entreprise qui fait face depuis trois ans à de mauvais résultats. Le plan drastique de restructuration engagé depuis 1998 n'a pas eu les effets escomptés, notamment dans la division Software Development, accusée de tous les maux. Au contraire, il semble que le plan ait fragilisé l'entreprise. Comparé à Sony, qui, sous l'égide de Nobuyuki Idei, est en passe de réussir sa révolution managériale et sa mutation en société Internet, Sega se débat dans des problèmes de management et peine à transformer l'essai Internet (seulement 30% des utilisateurs japonais de la Dreamcast l'utilisent pour se connecter). Par ail