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Libération

Le journal d'une prise de pouvoir. A Montpellier, les salariés d'Air Littoral sont inquiets après la démission de leur PDG.

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publié le 29 mai 2000 à 0h47

Montpellier, correspondance.

Prévue le 23 juin, la grande fête qui réunit chaque année depuis quinze ans les 1 850 salariés d'Air Littoral sur les pelouses du siège de la compagnie, à Montpellier, n'aura peut-être pas lieu. Vendredi 19 mai, quand Marc Dufour, PDG de la compagnie depuis huit ans, annonce au personnel qu'il tire les conclusions de son désaccord avec la façon de conduire l'alliance entre Air Liberté, AOM et Air Littoral et démissionne, chacun comprend qu'une page de l'entreprise fondée au début des années 70 est en train de se tourner. Et, avec elle, ses valeurs: «La compagnie des gens du Sud». Chacun est rentré chez soi, sonné. Les uns avec l'idée que le capitaine quittait le navire au plus fort de la tempête, les autres avec la conviction qu'ils étaient les victimes désignées d'un putsch d'Alexandre Couvelaire, PDG d'AOM depuis un peu plus de trois ans et d'Air Liberté depuis onze jours.

Une longue histoire. Le film a pour décor les ambitions du groupe suisse SAirGroup (54 milliards de francs de chiffre d'affaires et 70 000 salariés), maison mère de Swissair, actionnaire de quatorze compagnies aériennes européennes. Il se déroule en six tableaux. Le premier s'étire sur le premier trimestre de l'année 2000 avec la mise en vente par British Airways d'Air Liberté. Pour s'adjuger la compagnie le suisse doit avancer masqué. Il trouve en Taitbout Antibes BV, un allié.

Le deuxième tableau s'ouvre le 5 avril dernier à Zurich, au siège de SAirGroup. Un petit groupe planc