Touch wood, se disent les Français. Tant que l'affaire n'est pas faite, France Télécom se refusait hier à commenter les tractations avec Orange, troisième opérateur anglais de téléphone mobile. Et, pourtant, l'affaire paraît dans le sac. Un conseil d'administration était convoqué hier. Ne restait plus qu'à fignoler l'accord. En fin de journée, le projet de vente était entre les mains des avocats des deux parties. Et aujourd'hui, à Londres, où il est arrivé hier soir, Michel Bon, le Pdg de France Télécom, devrait annoncer officiellement le plus gros achat de l'histoire de son groupe" Car l'Orange que le français va acquérir auprès de Vodafone vaut 50 milliards d'euros, soit près de 328 milliards de francs. Pour le petit français, c'est un énorme deal qui repose sur un tout aussi énorme pari: que les consommateurs utilisent leur téléphone dans presque tous les actes de leur vie quotidienne.

Petite vengeance. France Télécom rêve à Orange depuis le mois de février. A l'époque, Vodafone venait d'acquérir Mannesmann à l'issue d'une OPA hostile et épique. Avant de donner son feu vert à cette fusion de 205 milliards d'euros, Bruxelles, au nom du respect de la concurrence, lui a intimé l'ordre de se défaire d'Orange, trouvé dans la corbeille de Mannesmann. Michel Bon voit là un moyen de se venger de son échec en Allemagne, où il s'est fait doubler sur le poteau pour acquérir E-Plus par son concurrent néerlandais. Depuis sa rupture avec Deutsche Telekom, le français cherche l'acquisit