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Libération

La Poste sous le cachet européen. La France proteste contre le projet de Bruxelles d'ouvrir 20% des marchés à la concurrence.

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publié le 31 mai 2000 à 0h43

Bruxelles (UE), de nos correspondants.

«Inacceptable», a martelé, hier à Bruxelles, Christian Pierret, ministre français de l'Industrie, des Postes et des Télécoms, quelques minutes après que la Commission eut adopté une proposition de directive ouvrant largement à la concurrence le secteur postal. Pour la France, il est impératif de «préserver la pérennité d'un service postal public de qualité», et donc de réserver au monopole historique la plus grande part du marché afin de le financer. Christian Pierret a, au passage, souligné que la libéralisation pourrait se traduire par des licenciements massifs: «Les Allemands ont supprimé 40 000 emplois», a-t-il rappelé.

Il faut dire que la réaction du gouvernement français répond à un projet de la Commission qui a mis la barre très haut en s'appuyant sur les conclusions du Conseil européen de Lisbonne en mars «recommandant» d'accélérer la libéralisation. Il aura fallu plusieurs semaines de discussions pour que les vingt commissaires parviennent à se mettre d'accord, hier, sans même avoir besoin de voter" Frits Bolkestein, commissaire néerlandais en charge du dossier, a réussi à convaincre ses collègues de la nécessité d'ouvrir à la concurrence plus de 20% des services postaux d'ici à 2003, contre 3% aujourd'hui. Si le Parlement européen et le Conseil des ministres le suivent, le monopole public ne pourra pas s'étendre au-delà des lettres de moins de 50 grammes affranchies de plus de deux fois et demie le «tarif de base», contre, actu