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Libération

Hyundai, le déclin d'un empire coréen. Le départ du père fondateur ravive la guerre de succession.

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publié le 2 juin 2000 à 1h28

Séoul, envoyé spécial.

Assiégée depuis des mois par les banques et le gouvernement, la forteresse Hyundai se fissure de toutes parts. Agé de 84 ans, Chung Ju-yung, le fondateur du plus important conglomérat coréen, paraissait mercredi enfin résigné à réformer son fief surendetté. Et à passer la main pour ne pas subir le sort peu enviable d'un autre chaebol, Daewoo, en faillite depuis l'an dernier, faute de s'être restructuré à temps ­ son président, Kim Woo-choong, vit depuis en exil en Allemagne, par crainte d'être inculpé de malversations et emprisonné s'il remettait les pieds en Corée.

Seigneurie féodale. Mercredi donc, Chung Ju-yung annonce qu'il prend sa retraite et jure qu'il a l'intention de confier la direction du chaebol à des «gestionnaires professionnels». Une révolution pour celui qu'on appelle ici le «Roi-PDG», en raison de ses méthodes de gestion, qui tiennent davantage de la seigneurie féodale que du management. Ses deux fils, ajoute-t-il en les tenant par la main devant les caméras de la télévision coréenne, suivront son exemple en démissionnant. L'un d'eux, son aîné, Chung Mong-koo, 62 ans, est président de Hyundai Motors (qui produit 70% des voitures coréennes); l'autre, Chung Mong-hun, 51 ans, occupe les fonctions de président de tout le groupe Hyundai, poste auquel son père l'a nommé en début d'année. Encadrant leur père, les deux enfants, qui se sont écharpés publiquement depuis plusieurs mois pour hériter de l'empire, opinent du chef devant les caméras. M