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Libération

L'antimondialisation en marche à Buenos Aires. Manifestation de masse, mercredi, contre le FMI.

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publié le 2 juin 2000 à 1h27

Buenos Aires, de notre correspondante.

En plein centre de Buenos Aires, mercredi, une tombe blanche est posée là pour l'occasion. Sur la pierre, une simple inscription, «Droits du travailleur», pour signifier que l'on a enterré une législation sociale déjà passablement inégalitaire. Une tombe comme point de départ d'une impressionnante manifestation contre la politique du Fonds monétaire international (FMI) et ses rigueurs économiques infligées à l'immense majorité de la population. Une première du genre en Argentine.

Convoquée à l'origine par la branche dissidente de la Confédération générale du travail (CGT) ­ opposée aux récentes mesures de flexibilité ­, la marche aura finalement rallié la CGT au complet, le parti péroniste, tous les partis de gauche, les lycéens, étudiants, organisations des droits de l'homme, retraités et plusieurs députés de l'aile gauche de l'Alianza (centre gauche, au pouvoir). Soit des dizaines de milliers de manifestants (90 000 selon les organisateurs, 50 000 selon le gouvernement).

Soutien de l'Eglise. Les mêmes slogans lancés à Seattle et Washington contre le FMI ont été criés cette fois à Buenos Aires par ceux qui subissent directement les conséquences des politiques d'ajustement économique. La foule s'est tassée sous d'immenses drapeaux argentins, trop nombreuse pour que l'historique place de Mai puisse la contenir. Autre fait inédit: l'appui de l'Eglise, avec la participation d'un porte-parole laïc. «C'est une situation d'extrême inhumanité mo