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Libération

Télécom: un jury pour 28 «beautés». L'ART s'est attelée à un chantier monstre: la sélection des opérateurs candidats aux fréquences locales.

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publié le 2 juin 2000 à 1h27

Enchères ou concours de beauté? Partout en Europe, le mode

d'attribution des fréquences radio est âprement discuté. Si, pour le téléphone de troisième génération UMTS, la France n'a officiellement pas encore choisi le mode d'attribution, pour la boucle locale radio (BLR), elle a tranché depuis longtemps. C'est un beauty contest. L'ART (Autorité de régulation des télécommunications) est même en train d'éplucher les dossiers de candidature sur cette technologie radio qui permet de s'affranchir totalement de France Télécom pour se téléphoner et s'échanger de gros fichiers. Petite enquête dans les coulisses.

Huit tonnes de dossiers de candidature" 20 heures, vendredi 19 mai, à la Closerie des lilas (Paris), Vernon F. Kenley, président de l'opérateur Formus, attaque son filet de boeuf, soulagé d'avoir passé l'oral. Candidat à une licence de boucle locale radio, Vernon est venu tout exprès de Denver (Colorado) pour se livrer courtoisement, épaulé par son staff et ses banquiers (Société générale, Caisse des dépôts"), au jeu des questions-réponses. Dans le rôle de l'examinateur, l'ART. Vernon F. Kenley n'est pas très bavard sur le déroulé de la séance. Une grosse dizaine de concurrents doivent passer derrière lui à l'oral. Ce serait bête de leur donner quelques indications. Même obsession à l'ART: ne rien faire qui puisse entacher l'appel d'offres et, surtout, tenir les délais. En jeu, la crédibilité d'une procédure ­ le beauty contest ­ à laquelle l'Autorité et les opérateurs sont t