Tout a commencé par le procès intenté en décembre par la RIAA (Recording Industry Association of America) pour «violation de droits d'auteur». Puis, en avril, le groupe de hard rock Metallica a poussé une grosse colère et initié une action en justice, dénonçant les «pirates du Net». En mai, le rapper Dr Dre a lui aussi promis de «régler le sort de ceux qui [le] volent» via le Net. La société Warner a porté plainte contre toute diffusion sauvage de ses titres en ligne. Cette semaine enfin, c'est Madonna qui dénonce «le vol d'une musique dont la production n'est pas encore terminée, et qui ne devait pas être diffusée avant plusieurs mois». Music, un titre de son prochain album, est en effet disponible sur plusieurs sites utilisant la technologie MP3, qui permet aux internautes d'échanger et recopier librement en ligne leurs titres préférés.
«Bandes de pirates». Depuis quelques mois, la guerre est déclarée entre une partie de l'industrie de la musique et Napster, petite société de la netéconomie basée à San Mateo (Californie). L'affaire est devenue le premier test d'envergure sur un sujet brûlant: droits d'auteur contre liberté des échanges sur le Net. Pour Metallica et les autres, Napster est, comme l'a résumé le 25 mai Edgar Bronfman, PDG de Seagram (groupe dont fait partie Universal), «le chef de bande des pirates» du Net. Ce service permet à celui qui se connecte d'accéder à des milliers de fichiers de format MP3, disponibles sur le disque dur d'un autre utilisateur de Napst