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Libération

Euro 11, deux ans d'anonymat. Fabius s'active pour réformer l'instance de coordination monétaire.

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publié le 5 juin 2000 à 1h18

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Hier, à Luxembourg, l'Euro 11 a fêté, avec son habituelle discrétion, son deuxième anniversaire: le 4 juin 1998, au château de Senningen, au Grand Duché, les onze ministres des Finances des pays fraîchement qualifiés pour l'euro se retrouvaient pour la première fois, avant le lancement officiel de la monnaie unique. Une discrétion qui est même devenue le principal problème de cette instance informelle de coordination des politiques économiques de l'Eurolande. A telle enseigne que chacun en convient désormais: il faut la réformer afin de lui donner «visibilité, lisibilité et efficacité». C'est la tâche à laquelle a promis de s'attaquer, dès le 1er juillet, Laurent Fabius, le nouveau locataire de Bercy, qui entend profiter de la présidence française de l'Union pour faire passer ses idées.

Cacophonie. L'Euro 11 n'a toujours pas trouvé son rythme de croisière. Il a même sombré dans l'anonymat, donnant l'impression aux marchés financiers et aux opinions publiques que les onze sont incapables de parler d'une seule voix sur leurs problèmes communs. Pis, c'est même la cacophonie qui semble dominer. Il a laissé le monopole de l'expression publique à la Banque centrale européenne (BCE) de Francfort qui n'en demandait pas tant.

Car cette autoexclusion du politique du champ monétaire est en bonne partie responsable de la chute de l'euro depuis le 1er janvier 1999 (un quart de sa valeur face au dollar): pourquoi un investisseur parierait-il sur la pér