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Libération

Les Abeilles essaiment la grève

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Les remorqueurs protestent aujourd'hui contre l'appel d'offre lancé par l'Etat.
publié le 8 juin 2000 à 2h01

Brest correspondance

Ni appareillages, ni accostages, pétroliers ou chimiquiers vont aujourd'hui rester aux portes des ports français. Les remorqueurs portuaires de la Compagnie Abeilles, en situation de quasi-monopole, ont décidé de cesser le travail pour vingt-quatre heures. Avec ce blocus passif, ils rejoignent le mouvement de grève suivi depuis bientôt deux semaines par leurs collègues des Abeilles Flandre, Languedoc et Supporter (Libération des 27-28 mai et du 1er juin).

Fiabilité. «Si le conflit est perdu aux Abeilles International, la complaisance sera à nos portes», explique Robert Billien, secrétaire général de la fédération des syndicats maritimes CGT, pour justifier l'extension de la grève.

A l'origine du mouvement, la perte du contrat qui liait Abeilles International à la DGA (Délégation générale pour l'armement) au profit d'une société concurrente, NTA. Les emplois des 15 marins qui travaillent sur l'Abeille Supporter sont menacés. La CGT exige aujourd'hui que l'équipage soit repris par la nouvelle société, aux mêmes conditions salariales et sociales. Mais ce qui n'aurait pu être qu'un conflit social banal lié à des pertes d'emplois a pris de l'ampleur à cause du soupçon de complaisance qui pèse sur la société NTA. Selon la CGT et la Compagnie Abeilles, celle-ci ne serait pas fiable économiquement et socialement.

Son gérant, Thierry Allix, «surpris et choqué», rejette ces accusations. Sa compagnie est française et le bateau qu'il va exploiter «est et restera françai