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Libération

Coup de chaud à la Banque centrale européenne.

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Brutale hausse des taux (+0,5%) malgré l'absence d'inflation.
publié le 9 juin 2000 à 2h04

Francfort, envoyé spécial.

La Banque centrale européenne (BCE) n'a pas fait dans la nuance. Elle a décidé, hier, de relever de 0,5 point son taux d'intérêt principal, le Refi, qui passe ainsi de 3,75 % à 4,25 %. Ce renchérissement du loyer de l'argent ­ le cinquième depuis novembre 1999 ­ est particulièrement brutal alors qu'aucun dérapage inflationniste n'a encore eu lieu (en avril, l'augmentation des prix a été ramené à 1,9 % contre 2,1 % en mars !) et que l'euro se refait une santé depuis une quinzaine de jours, se rapprochant de la parité avec le dollar.

Cavalcade. Wim Duisenberg, le président de la BCE, a d'ailleurs admis qu'il y avait eu débat entre les partisans d'une hausse limitée à 0,25 % et les autres. Il faut dire qu'en moins de huit mois les banquiers centraux européens ont augmenté leurs taux de 1,75 point (1). Une cavalcade digne d'une économie en surchauffe, ce qui est loin, pour l'instant, d'être le cas. Pour la France, il faut remonter à juillet 1996, une année de détente monétaire après les secousses sur le marché des changes de 1995, pour retrouver des taux aussi élevés. Autant dire que la politique monétaire de la BCE devient de plus en plus restrictive.

«Nous sommes encore accommodants, même si c'est moins que par le passé», s'est défendu Duisenberg au cours d'une conférence de presse. «Le niveau des taux, même après l'augmentation de 0,5 % d'aujourd'hui, est d'un niveau tel que cela va plutôt favoriser la croissance que le contraire, a-t-il poursuivi, pui