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Libération

Fabius a contre essence.

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Le ministre, qui refuse de porter le chapeau de la hausse des tarifs, rencontre aujourd'hui les groupes pétroliers.
publié le 9 juin 2000 à 2h04

L'essence monte, à qui la faute ? Laurent Fabius n'a pas attendu que les Français louchent vers Bercy pour s'emparer de la question. Le ministre de l'Economie l'a annoncé à grand renfort médiatique : il rencontre aujourd'hui les patrons des groupes pétroliers français avec la ferme intention d'obtenir qu'ils surveillent plus étroitement le prix à la pompe. «On va avoir, entre gens courtois, une explication de texte, on va s'expliquer sur le fond», a-t-il prévenu hier sur RTL. Et de poursuivre tout en menaces voilées : «La puissance publique n'est pas totalement sans moyens. Mon rôle, en tant que représentant du gouvernement dans cette affaire, c'est de faire le maximum pour que les automobilistes ne soient pas considérés comme des vaches à lait.» En clair, les Français motorisés peuvent être rassurés, ils ont un allié de poids à Bercy.

Marge étroite. Simple esbroufe ? La marge de manoeuvre du gouvernement vis-à-vis des compagnies pétro- lières est des plus étroites. Depuis 1985, les compagnies pétrolières sont libres de fixer leur prix. Fabius le sait, qui le 19 avril a déjà rencontré les protagonistes de ce brûlant dossier sans obtenir qu'ils s'engagent sur la sagesse des étiquettes. «Visiblement, ça n'a pas été très convaincant», concède-t-il lui-même.

Doux euphémisme. Le prix de l'essence a augmenté en moyenne de 2 à 5 centimes, selon le carburant, entre le 26 mai et le 2 juin (lire ci-dessous). De quoi alimenter la grogne des ménages en général et des classes moyennes ­ fo