Menu
Libération
Interview

«L'argent sale se passe du secret bancaire.»

Article réservé aux abonnés
publié le 9 juin 2000 à 2h04

Luxembourg, envoyé spécial.

Le Premier ministre luxembourgeois crie à l'imposture. Dans un entretien accordé au quotidien suisse le Temps et à Libération, Jean-Claude Juncker estime que la Grande-Bretagne est la seule responsable du blocage de l'harmonisation européenne de la taxation des capitaux.

Le Luxembourg apparaît une nouvelle fois comme un empêcheur d'harmoniser en rond .

Bien au contraire, je m'élève contre le manque d'ambition européenne dans le domaine de la fiscalité de l'épargne ! Car aujourd'hui nous ne discutons plus d'harmonisation mais de la seule lutte contre l'évasion fiscale. La volonté britannique d'obliger tout le monde à adopter l'échange d'informations ne correspond pas à une définition, même minimale, de l'harmonisation fiscale.

Néanmoins, ne peut-on pas considérer que la Grande-Bretagne a fait un pas en direction de ses partenaires ?

Elle veut que les quatorze autres pays marchent au rythme de sa musique et que le secret bancaire soit aboli. C'est pourtant le contraire de ce que nous avions décidé en 1997. La Grande-Bretagne a changé la base sur laquelle nous voulions établir un compromis acceptable. C'est elle qui a accru les problèmes, et non le Luxembourg.

Pourquoi le Luxembourg s'accroche-t-il au secret bancaire ? Pourquoi les Britanniques s'accrochent-ils à l'échange d'informations ? Cela relève-t-il d'une volonté de Londres de tuer la place financière luxembourgeoise ?

Je laisse le soin aux observateurs perspicaces de porter un jugement sur la tactiq