C'est promis, nous n'annoncerons plus le lancement imminent de l'A3XX. Le sujet commence à être lassant et les mots finissent par nous manquer pour raconter les querelles d'hommes, d'Etats et de clochers qui, depuis plusieurs mois, bloquent l'avancement de ce programme européen censé révolutionner le transport aérien.
Changement de statut. Le conseil de surveillance d'Airbus, qui avait été convoqué hier à Berlin pour donner le coup d'envoi à l'aventure commerciale de l'A3XX, a été une nouvelle fois reporté sine die. Malgré une visite éclair de Jean-Luc Lagardère, les partenaires du consortium européen (le groupe franco-hispano-allemand EADS et l'anglais BAE Systems) ne sont pas parvenus à gommer leurs différends. C'est que le dossier de l'A3XX se double de celui du changement de statut d'Airbus, aujourd'hui bloqué par les Britanniques (Libération d'hier).
Risée. Alors que les négociations sur le sujet étaient proches d'aboutir, BAE Systems s'est soudain mis en tête de récupérer une plus grosse part de l'A3XX, et donc du capital d'Airbus. Après tout, c'est de bonne guerre. Marginalisés en Europe par la création d'EADS, les Anglais cherchent par tous les moyens à renforcer leurs positions ou, au moins, à éviter de faire des cadeaux à leur puissant partenaire mais néanmoins concurrent. Le drame, c'est que Français et Allemands n'ont rien vu venir et sont aujourd'hui la risée de ce Salon de Berlin qui devait au contraire voir leur consécration avec le lancement de l'avion géant.
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