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Libération

Les prix montent, le monde crie.

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Partout, les pétroliers sont suspectés d'entente, les Etats d'avoir la main lourde.
publié le 9 juin 2000 à 2h04

La France tousse en découvrant l'addition à la pompe. Mais elle n'est pas la seule : la flambée de protestation est contagieuse. En Belgique, des clients, furieux de voir les prix bondir trois fois en quinze jours, se servent aux pompes et filent à l'anglaise. Aux Pays-Bas, les chauffeurs de bus de tourisme s'approvisionnent en jerricans au Luxembourg. En Allemagne, la flambée a fait resurgir le débat politique sur la taxe verte sur l'énergie ; pressé par les attaques de la presse populaire, le gouvernement a demandé aux groupes pétroliers de s'expliquer sur leur prix. En Suisse, où les prix galopent vers les 1,50 FS (environ 6,2 FF), les services de la concurrence soupçonnent des ententes entre fournisseurs. En Espagne, 5 000 manifestants sont descendus dans la rue mercredi. Ils digèrent mal la hausse des prix d'avril, de 78 % supérieure à celle des autres pays européens.

Double détente. Incriminés du moment, les pétroliers, suspectés d'ententes illicites. Les firmes manient une réactivité à double détente. Instantanée quand le prix du baril s'envole, lente dès qu'il s'agit de répercuter à la baisse les tarifs à la pompe. Mais cela tiendrait, selon les analystes, davantage du mauvais jeu du marché que du non-jeu (Libération du 6 juin). «Aucune enquête à ce jour en Europe n'a pu établir une telle volonté», rappelle une experte de l'OCDE. «Les pétroliers n'ont rien à voir dans cette flambée, grogne Pierre Terzian, de Pétrostratégies. Un simple calcul suffit. Avec un brut entre