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Libération

Bercy met son nez dans les pompes

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Série d'inspections surprise vendredi pour vérifier que les règles de la concurrence sont bien respectées par les pétroliers.
publié le 10 juin 2000 à 2h06

Pan sur les doigts! Après une première remontrance le 19 avril, Bercy a décidé hier de sortir la règle pour tancer les pétroliers. Qui se retrouvent désormais sous la coupe d'une flopée d'inspecteurs censés surveiller leurs agissements «troublants» et l'opacité «manifeste» du marché de l'or noir. C'est que, estime le ministère de l'Economie et des Finances, les pétroliers n'auraient pas appris ou auraient mal compris la leçon. L'Etat, qui la veille assurait «n'être pas sans moyens» sur la flambée des prix de l'essence ­ 40 centimes depuis le 19 avril ­, revendique encore le droit de rappeler les règles du jeu. Surtout lorsqu'il s'agit de défendre le consommateur.

Descentes en règle. «Il n'est pas acceptable que la répercussion sur les prix à la pompe des évolutions du brut soit plus rapide et plus forte à la hausse qu'à la baisse», sermonne un communiqué. «Ils sont arrivés avec leurs courbes, leurs graphiques, et ont récité le même laïus sur le cours du brut», ironise un proche de Laurent Fabius, qui brocarde «les bénéfices records réalisés par les pétroliers cette année». Du coup, pour que le message soit plus incisif, le ministre a décidé de lancer ses limiers. A 15 heures, des agents de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ont débarqué hier après-midi. Aux sièges des grandes compagnies pétrolières et dans les centrales d'achat de la grande distribution. Et dans les raffineries, histoire de contrôler les stocks