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Libération

Monsieur le président, vous êtes viré.

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Les actionnaires virent brutalement les PDG jugés inefficaces.
publié le 13 juin 2000 à 2h09

Impitoyables. Ces temps-ci, les actionnaires américains ont vraiment la gâchette facile avec les grosses pointures de Wall Street. Même quand ils font partie des meubles, comme Durk Jager, PDG de Procter and Gamble, le géant mondial des produits d'entretien et de l'alimentation. Viré sans ménagement le 8 juin dernier comme le dernier des employés. Et Jager n'est pas le premier. Depuis quelques semaines, c'est une épidémie. Aux Etats-Unis, les printemps peuvent se révéler meurtriers pour les grands patrons. C'est à cette époque que sont publiés les résultats du premier trimestre de l'année: toute déception infligée au marché se paie aussi sec de la tête du responsable ultime, le Chief Executive Officier, l'équivalent de notre PDG.

Petit inventaire: le 1er juin dernier, Floyd Hall, aux commandes de la chaîne de magasins discount Kmart qu'il avait contribué à sauver du désastre cinq ans auparavant est débarqué; le 12 mai dernier, Richard Thoman est remercié de chez Xerox, où il n'aura tenu qu'un an; en février, Jill Barad, la très glamour patronne de Mattel, le fabricant des poupées Barbie, boucle son «vanity case». Même châtiment pour Douglas Ivester, éphémère patron de Coca-Cola pendant deux années, les pires traversées par la multinationale d'Atlanta.Et pour Dale Morrison, «démissionné» de Campbell Soup, le 23 mai dernier.

Pourquoi tant de haine? Simple: les actionnaires d'outre-Atlantique ont horreur des mauvaises surprises: ils en veulent pour leur argent. La règle ne souffr