On connaissait la formule : «Petit actionnaire, petit con.» Les clients des Caisses d'épargne vont découvrir un nouveau dicton : «Petit sociétaire, petit con.» Depuis le 1er janvier, les Caisses d'épargne, qui dépendaient auparavant de l'Etat, se sont transformées en banques coopératives. Chaque client a donc été invité à acheter des parts sociales de l'Ecureuil. A ce jour, plus d'un million de clients sont ainsi devenus copropriétaires des caisses régionales. Avec en tête l'idée que le statut coopératif est le «système le plus transparent qui puisse exister», comme l'expliquait Charles Milhaud, président du groupe des Caisses d'épargne en février dernier.
Mais ces sociétaires vont vite déchanter sur la façon dont le principe «un homme, une voix» est appliqué, lors des élections qui doivent leur permettre de désigner des représentants. Tout a été fait pour qu'aucun fâcheux grain de sable ne vienne perturber les choix de la direction.
Petits arrangements. Premier souci des dirigeants des caisses régionales : éviter de se retrouver avec une pléthore de candidatures. Fin mai, les sociétaires ont reçu par la poste une convocation à l'assemblée générale de la Société d'épargne locale (SLE) dont ils dépendent (lire schéma ci-contre). Mais, un avis publié fin avril au très discret Bulletin des annonces légales et obligatoires (Balo) prévenait qu'ils avaient jusqu'au 15 mai pour s'inscrire officiellement… Les candidatures sont ensuite présentées en séance, sans aucune chance d'être di