Alors que le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre n'est pas encore entré en vigueur, les producteurs d'énergie se préparent aux futures restrictions. L'électricien allemand HEW va vendre un permis de polluer à son homologue canadien TransAlta. Ce dernier rachète à la firme de Hambourg le droit d'émettre 3 000 tonnes de gaz carbonique annuelles pendant huit ans. Une première pour une firme européenne, en l'absence de législation visant à fixer les règles de ce nouveau commerce.
HEW a profité de l'entrée en service d'une ferme éolienne pour réduire sa consommation de charbon - donc ses rejets de gaz carbonique - et récupérer quelques miettes au passage. "Il n'est pas question de financer nos équipements propres en vendant des permis", regrette Helmuth Groscurth, responsable des certificats de pollution chez HEW. Si le montant du contrat n'a pas été révélé, le prix du gaz carbonique se situe "dans une fourchette de 75 cents à 3 dollars la tonne sur le marché", admet Neil Cohn, de NatSource.
Intermédiaire dans l'accord annoncé cette semaine, la firme américaine s'est spécialisée dans le négoce de permis d'émission de gaz à effet de serre. Rarement rendues publiques, les transactions vont bon train. "Elles ont porté sur cent millions de tonnes au cours des dix-huit derniers mois", souligne Neil Cohn. C'est l'équivalent de la production française annuelle de CO2. S'il se félicite de cet accord, Helmuth Groscurth reconnaît que "sa portée sera sans