Nicole Péry, secrétaire d'Etat à la Formation professionnelle et aux Droits des femmes, revient sur les conditions de négociations.
Quelles résistances avez-vous rencontrées lors de la discussion de votre projet de loi sur la validation des acquis ?
Les résistances étaient fortes. Le Medef nous expliquait par exemple que les adultes qui ont une expérience en entreprise n'ont pas besoin de reconnaissance extérieure de leur savoir-faire. Les représentants de l'Education nationale, eux, avaient du mal à admettre qu'on puisse obtenir un diplôme autrement qu'en suivant une formation initiale.
Comment se sont-ils laissé convaincre de l'intérêt de la certification des acquis professionnels ?
La pénurie de main-d'oeuvre qualifiée a joué en notre faveur. Comme il n'y a pas assez de jeunes formés pour répondre à la demande des entreprises, elles doivent chercher les compétences ailleurs. Et la loi les intéresse dans ce cadre. Car nous allons former des chômeurs sans diplômes mais avec un savoir-faire. Munis d'un certificat, ils pourront pourvoir aux postes manquants. Les expérimentations ont ainsi pu être mises en place, parce qu'elles préfigurent les moyens de répondre à des préoccupations économiques.
La France serait donc prête à abandonner sa religion du diplôme ?
Non. Mais les diplômes obtenus par la validation des compétences seront les mêmes que ceux de la formation initiale. Il n'y aura pas de hiérarchie entre les deux voies pour les obtenir. La loi offre un grand progrès social en