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Libération

La fin d'un mal très français

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publié le 19 juin 2000 à 1h35

D'après un récent sondage, 44% des salariés français, près de un sur deux, n'occupent pas l'emploi pour lequel ils ont été formés. Pas de trace écrite donc, rien qui justifie de leurs compétences dans le métier qu'ils exercent. Sauf bien sûr si leur entreprise les forme, ou qu'eux-mêmes prennent sur leur temps de loisir pour décrocher le diplôme idoine. Rarissime. Ces décalés professionnels, en cas de plan social ou de licenciement individuel, n'ont rien d'autre à faire valoir sur le marché du travail que leur expérience. Et sont les premiers à faire les frais du chômage et du déclassement. En France, presque un tiers des actifs ne possède pas de qualification professionnelle reconnue, juste des compétences acquises au fil d'années de pratique, mais aucun titre pour le prouver. Au premier revirement de conjoncture, ils doivent repartir à zéro.

Le remède à ce mal très français est pourtant connu. En validant les compétences obtenues au travail, en estimant qu'apprend autant sur sa machine ou dans un bureau que durant les années passées à l'école, on peut éviter la chute. C'est l'idée reprise dans le volet sur la "validation des acquis professionnels" de la loi sur la modernisation sociale, portée par la secrétaire d'Etat à la Formation professionnelle, Nicole Pery. Le texte, qui a été négocié pendant plus de quinze mois avec le Medef et l'Education nationale, devrait être présenté à l'Assemblée nationale en 2001. Mais, sans attendre le vote, des expérimentations ont été menées