Huit cent quatre-vingt mille cent (1) : c'est le nombre de chômeurs de plus d'un an. Si le chômage est repassé sous barre des 10 %, beaucoup de ces 880 100-là ont encore un bout de chemin à faire avant d'être classés réemployables. Le Medef a prévu, dans la dernière mouture de la réforme de l'Unedic, de les faire embaucher moins cher pour les faire embaucher plus vite. Oui, mais sans accompagnement, dit-on un peu partout, et sans accompagnement personnalisé, rajoute-t-on depuis peu, point de retour à l'emploi durable pour des gens cassés par le chômage et la vie qui va avec. Même l'ANPE l'a intégré. Des moyens ont été dégagés afin de créer 2 500 postes d'ici 2002 pour mieux suivre les chômeurs de la catégorie longue durée. La loi contre les exclusions votée en juillet 1998 réaffirmait aussi la nécessité de sas vers l'emploi, donc de structures d'insertion par l'activité économique... sans leur donner forcément les moyens de travailler efficacement. Pourtant, sur le terrain, le diagnostic est clair: pour ces publics-là, pas de sortie vers l'emploi sans un travail de remise en selle. Et l'expérience prouve que ça marche. Celle des entreprises d'entraînement pédagogique particulièrement. Il en existe 2 800 dans 31 pays, dont 117 en France. Elles offrent à des publics en difficulté un vrai environnement de travail... même si tout y est faux, les factures, les fiches de paie. Dans ces entreprises on s'entraîne, on joue à, on ne produit rien... mais on assure à chaque "stagiaire"
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