Après le policier et l'instit, l'ouvrier va-t-il devenir le nouveau héros de la télé ? Après Tous ensemble, sur France 2, c'était au tour de la très jolie Cristiana Réali, madame Francis Huster à la ville, d'enfiler la blouse de la prolo sur TF1, lundi dernier. Dans l'Amour sur un fil, elle incarne une styliste, Sandrine, obligée de travailler comme ouvrière dans une usine de confection. Evidemment, l'usine se trouve dans le Nord, région qui regorge de prolétaires. L'atelier est racheté par un grand groupe financier, qui va le liquider pour cause de faible rentabilité. Mais Sandrine-Cristiana, l'ouvrière rebelle, va convaincre ses copines de machines à coudre de reprendre seules l'atelier. Et de fabriquer des vêtements pour enfants qu'elle dessine. Il faut ajouter à ce scénario édifiant un zeste de romance, et voilà la nouvelle fiction ouvrière bouclée.
Parler de l'usine ou du travail à la chaîne à la télé, pourquoi pas ? Le travail, tout le monde connaît plus ou moins ça.
Mais mettre une blouse à un top model ne fait pas d'elle une prolo crédible. Toute la violence de l'usine, les humiliations, le sale boulot mal payé, rien n'apparaît à l'écran. Même la fermeture du site a l'air sympa, et la grève se résume à un barbecue dans la cour de l'atelier. Les réalisatrices, Michaela Watteaux et Catherine Moinot, expliquent d'ailleurs clairement dans le Figaro ne pas avoir voulu faire de film "glauque". "La lutte sociale n'empêche pas salariés et grévistes d'avoir à côté des peines de