Ce vendredi soir à Paris, madame Mian Mian Yang s'offre un sourire gourmand. Et pour cause: elle tient la vedette de ce cocktail quasi mondain installé sur le toit-terrasse venté d'une résidence étudiante transformé en espace d'inauguration avec champagne et petits fours: ce n'est pas tous les jours que le numéro un chinois de l'électroménager a l'occasion de faire parler de lui au pays des "longs nez". En face, à 800 mètres à vol d'oiseau, le haut d'un autre immeuble beaucoup plus élevé s'orne d'une enseigne lumineuse qui attire les regards des convives. En caractères bleus de quatre mètres de hauteur, la toute première réclame du groupe Haier en France surplombe le périphérique à la porte de Clignancourt. Impossible de rater cette pub pour les milliers d'automobilistes qui empruntent cet itinéraire tous les jours. "Les gens de Haier ont un rêve qui consiste à transformer leur marque, créée par les Chinois, en une grande marque mondiale", clame la traduction mot à mot du discours officiel de madame Yang, présidente pour l'Europe de ce nouveau venu sur le marché français.
Haier? Ce nom improbable pour un ressortissant de l'empire du Milieu est la transcription phonétique approximative de "Liebherr", un industriel allemand, le premier partenaire du groupe chinois à ses débuts, au milieu des années 80.
Sur tous les fronts. Vingt ans après, Moulinex, Brandt, Merloni, Seb et les autres fabricants européens d'électroménager n'ont qu'à bien se tenir: leur nouveau challenger asiatiqu