"Nous sommes dans un mouvement de concentration irréversible et nous y participons. Si des opportunités intéressantes se présentaient, nous les examinerions." Maurice Lévy manie à merveille l'art de la litote. Quand il prononçait ces mots, fin mai, le patron de Publicis était déjà en négociation depuis cinq mois avec Saatchi & Saatchi en vue d'une fusion annoncée hier. Le groupe publicitaire français s'apprête à racheter 100 % de son concurrent britannique par le biais d'une offre publique d'échange évaluée à 2 milliards d'euros. Prévue pour la mi-septembre, cette OPE sera "effectuée sur la base d'un cours de 500 pence par action Saatchi et de 480 euros par action Publicis". De là naîtra le cinquième groupe mondial du secteur, rebaptisé Publicis groupe SA, avec un chiffre d'affaires de 2,1 milliards d'euros et une capitalisation boursière de 6,3 milliards d'euros.
"Cette opération va transformer notre groupe en réunissant dans la même main deux des plus belles marques mondiales du secteur", s'est félicité Maurice Lévy. Bien qu'il se soit toujours défendu de vouloir participer coûte que coûte à la course au classement, en rachetant la dixième agence mondiale de publicité, le président de Publicis propulse son groupe au cinquième rang du club des "Big Five" (WPP, Omnicom, IPG, Havas Advertising).
Revanche. Depuis l'échec retentissant de sa fusion avec l'américain True North il y a deux ans, le groupe français n'avait eu de cesse de prendre sa revanche outre-Altlantique. A la rec