Rome, de notre correspondant.
Parce que Fiat ne veut pas rater le train de la nouvelle économie, le groupe de Turin vient de vendre ses locomotives. Mardi, la famille Agnelli a redessiné par deux opérations les futurs contours de son empire économique après avoir offert en mars 20 % de Fiat Auto à l'américain General Motors. Fiat, qui demeure la plus grosse entreprise italienne (avec 4,4 % du PIB), a troqué le rail contre les autoroutes de la communication. Le groupe a ainsi vendu les Pendolino, ses trains à grande vitesse et à inclinaison variable, au français Alstom et a annoncé son retour en force dans les télécommunications en s'associant notamment à l'espagnol Telefonica.
Réorientation de taille. L'opération avec Alstom constitue pour Fiat une réorientation de taille. Avec la cession de 51 % de sa division ferroviaire, accompagnée d'une option de vente pour les 49 % restants d'ici deux ans, l'entreprise turinoise se sépare de l'un de ses fleurons. Inaugurées dès 1917 par le patriarche et fondateur du groupe Giovanni Agnelli, les usines spécialisées dans le transport sur rail ont fourni pendant près d'un siècle les chemins de fer italiens en locomotives d'avant-garde comme la mythique Littorina en 1933 et, plus récemment, le Pendolino. Fruit de trente ans de recherche et de lourds investissements financiers, ce dernier, considéré comme un concurrent du TGV français sur certains marchés, s'est déjà imposé dans une dizaine de pays européens. Plus de 125 exemplaires sont en c