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Libération

La presse américaine s'interroge.

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publié le 22 juin 2000 à 1h44

Sceptique, c'est le ton général de la presse américaine au lendemain de la naissance de Vivendi Universal. On titre sur la méfiance des investisseurs qui font plonger les actions Vivendi, Canal, Seagram. On enterre durement Seagram - "le soleil se couche sur un empire familial". On s'interroge sur le futur management à distance des studios Universal - de Paris - mais en y voyant parfois un côté positif: "Avec le président de Canal Plus, Pierre Lescure, qui contrôlerait les managers américains d'Universal en restant à Paris, on espère que cela va relâcher les cordons de la bourse" (Los Angeles Times). Tom Pollock, qui a dirigé Universal sous les trois derniers propriétaires, constate que les Japonais "n'ont jamais décidé quel film devait être fait ou ne pas être fait. Ils ont laissé les cadres en place diriger le studio. Je ne sais pas si les Français feront de même" (New York Times). Les journaux s'interrogent aussi sur les différences culturelles entre les nouveaux partenaires, entre Jean-Marie Messier et Edgard Bronfman Jr - qui ne parle pas français - entre Hollywood et la France, rappelant la vieille hystérie française contre l'impérialisme hollywoodien - "les intellectuels de gauche à Paris dénigrent les films américains, mais le peuple français les adore". Le Los Angeles Times retrace l'"histoire douloureuse" de Canal Plus à Hollywood ou "une éducation coûteuse": "Dépensant des centaines de millions, Canal Plus a souvent été plus joué que joueur." Et on attend de voir