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Libération

Le spleen des soutiers de ""l'ancien"" Vivendi

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Eau, propreté, transport: les salariés se sentent délaissés.
publié le 22 juin 2000 à 1h42

"Cent pour cent des gens qui reçoivent des e-mails jettent les épluchures", proclame la dernière campagne de pub de Vivendi, sur la photo d'une poubelle de cuisine rutilante. La poubelle, la roue de bus, le thermostat de radiateur sont les incarnations des métiers traditionnels de Vivendi, qui seront bientôt regroupés dans une filiale baptisée Vivendi environnement. C'est l'ultime essai de communication du groupe pour marier ses métiers historiques à la communication, le cinéma et l'Internet, ses nouvelles orientations. Si, auprès du grand public, la mayonnaise peut prendre, chez les salariés de Vivendi environnement, le sentiment est plutôt celui de l'abandon. "On travaille au milieu d'un vrai bazar, raconte Michel qui travaille à la réfection des canalisations. Quand je suis rentré à la Générale, il y a quatorze ans, tout était clair. On ne se lançait pas dans le cinéma, le téléphone..."

Vache à lait. Les anciens de la Compagnie générale des eaux, ancêtre du groupe Vivendi, ont du mal à se reconnaître dans les aventures multimédias de Jean-Marie Messier, qui fusionne avec le canadien Seagram. Ils se sentent déconsidérés: "On voit bien qu'avec nos bottes et nos bacs à poubelle, on fait tache dans le groupe, raconte José, éboueur chez Onyx, la filiale déchets du groupe. Mais, que je sache, si je ne ramassais pas les ordures, Cégétel aurait mis la clef sous la porte depuis bien longtemps." Depuis plusieurs mois, des grèves éclatent dans les entreprises du secteur environnement