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Les mails crèvent l'écran et les salariés.

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Leur volume croissant génère stress et gène dans le travail.
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publié le 23 juin 2000 à 1h45

L'afflux de messages fera-t-il perdre la tête au salarié moderne? Courriers qui s'entassent, e-mails, Post-It qui recouvrent le bureau, fax, boîte vocale, portable, ligne fixe... Selon une enquête réalisée dans 500 grandes entreprises internationales (1), l'Homo informaticus doit traiter de plus en plus de messages chaque jour, et ne s'en porterait pas bien, victime du "e-stress", épuisé par cette inflation galopante de sollicitations.

Avec une moyenne quotidienne de 164 communications, le salarié français talonne ses collègues britanniques (191) et américains (204), cibles numéro un de ce bombardement de la société de l'information. Selon l'enquête, le volume croissant de communications est imputable aux courriers électroniques et intranet, qui se répandent à vitesse grand V et ajoutent leur écot aux traditionnels fax et téléphones.

Gaspillage. En France, le bon vieux combiné tient encore la corde, avec 41 communications, mais le courrier électronique progresse constamment (21 e-mails quotidiens). Aux Etats-Unis, pour la première fois, il est devenu l'outil principal; au Royaume-Uni, il a progressé de 50 % en un an.

Le mail séduit tout le monde. Ses avantages: la gratuité, l'immédiateté de la transmission. Le danger: la tentation de l'abus. "On envoie un mail pour une information pour laquelle on n'aurait pas pris la peine de décrocher son téléphone", témoigne Lucas, salarié à Euro RSCG. "C'est une révolution dans la manière de travailler", reconnaît-on chez Spray, fournisseur