L'annonce valait bien un bis. Coupé en pleine déclaration par un raté satellitaire, Sam Gibara, PDG de Goodyear, en direct de New York, s'est fait un plaisir de répéter mot pour mot son discours de célébration pour ses "amis" de Paris. Le fabricant de gomme américain, leader sur le marché, et son poursuivant, Michelin, ont signé hier un accord sur le développement conjoint d'un pneu de roulage à plat. A peu de chose près, le célèbre increvable du jeu des 1 000 Bornes.
"Révolution". Les deux entreprises mettront en commun leurs compétences, au sein d'une "joint-venture technologique", basée aux Pays-Bas. Ce n'est rien moins qu'une "révolution", selon le PDG de la marque américaine, puisque l'adoption de ce pneu, qui permet de continuer à rouler, même à plat, à près de 80 km/h marque la mort programmée de la roue de secours. "Les premiers véhicules devraient en être équipés d'ici à 2001", s'est réjoui Edouard Michelin, également à New York, où cet accord à l'étude depuis un an s'est finalisé. Ce règlement marque, a priori, une étape décisive dans l'accouchement de l'increvable, la marotte de la décennie à Clermont Ferrand.
Depuis des années, Michelin et Goodyear travaillaient à la question dans leur coin. En 1994, l'américain avait proposé son EMT (pneu à mobilité étendue), qui permettait grâce à des flancs renforcés de supporter la crevaison ou une baisse de pression. Son concurrent français avait répliqué en présentant, deux ans plus tard, son projet de "Pax System": un pneu "