Menu
Libération

La pauvreté, marque indélébile?

Article réservé aux abonnés
Le sommet social de l'ONU s'ouvre lundi. Objectif: réduire la misère de moitié en 15 ans.
publié le 24 juin 2000 à 1h48

De plus en plus de pauvres, de plus en plus d'inégalités... Contrairement à ce que rêvaient les premiers penseurs de la mondialisation, celle-ci ne fait pas reculer la pauvreté. "Nous ne pouvons plus donner à la mondialisation le bénéfice du doute. Les résultats sont là: elle a échoué", a constaté hier, à Genève, Juan Somavia, à deux jours de l'ouverture du sommet de l'ONU sur la pauvreté.

Malgré une croissance mondiale assez solide depuis dix ans, le nombre des êtres humains vivant avec moins de 1 dollar par jour est resté stable entre 1987 et 1998, autour de 1,2 milliard (1). Et sur la même période, le nombre de personnes vivant avec moins de deux dollars par jour a augmenté de 250 millions, atteignant le chiffre de 2,8 milliards. Soit la moitié de la population mondiale.

En 1995, à Copenhague, les gouvernements du monde entier s'étaient déjà réunis pour réagir. Ils s'étaient fixé "dix engagements" pour faire reculer le nombre de pauvres dans le monde. Une première tentative concertée pour améliorer le sort des habitants de la planète. Mais que des mots. Rien n'a suivi. Même ce qui était la promesse la plus simple n'a pas été tenue: le montant de l'aide publique au développement, au lieu d'augmenter, a reculé.

La semaine prochaine, cinq ans après Copenhague, chefs d'Etat et ministres du monde entier analyseront pendant cinq jours l'échec du suivi de Copenhague. Une déclaration finale sera adoptée, qui affichera l'objectif de réduire la pauvreté de moitié d'ici à 2015. En marg