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Libération
Interview

""Le néolibéralisme extrême s'essouffle.""

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publié le 24 juin 2000 à 1h48

Le Philippin Walden Bello est l'une des têtes pensantes de "l'Internationale citoyenne". Il anime Focus on the Global South et est membre du Transnational Institute d'Amsterdam, qui regroupe activistes et universitaires.

Comment se positionne la société civile des pays du Sud sur la mondialisation?

Elle est de plus en plus radicale. Depuis l'échec de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle, il y a eu une prise de conscience des pays pauvres. On sait désormais qu'on peut faire passer des idées autrement que par les mouvements radicaux des pays riches. Nous avons systématiquement critiqué le fonctionnement des institutions (Banque mondiale, FMI, OMC). Normal: nous subissons les effets pervers de leur action. Par le passé, nous avons milité pour leur abolition. Nous sommes aujourd'hui plus pragmatiques: nous cherchons à réduire leur pouvoir, les encadrer, favoriser l'éclosion d'institutions régionales, d'organisations spécifiques, sur l'environnement ou contre la pauvreté...

Les "anti" multiplient les manifestations. Mais comment passer à la phase de propositions?

On vit une période étrange, bourrée d'opportunités et de dangers. Comment transformer durablement les institutions de Bretton Woods (FMI et Banque Mondiale, ndlr) et l'OMC? Comment faire bouger le modèle unique de mondialisation? Un certain nombre de mouvements sociaux peuvent vite conduire à des solutions à la Haider, une extrême droite protectionniste. Il faut sortir des imprécations et proposer un contre-pr