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Libération

3 milliards de signes pour un corps humain

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La quasi-totalité du patrimoine génétique est décryptée. Le séquençage du génome ouvre des horizons médicaux.
publié le 26 juin 2000 à 1h51

La première édition du "livre de la vie", le texte quasi intégral du patrimoine génétique humain, est achevée. Enfin presque. C'est ce qui sera annoncé aujourd'hui en choeur par tous les pays qui ont participé, peu ou prou, à l'écriture de cette grande oeuvre. A Paris, Londres, Washington, Tokyo et Pékin, l'annonce sera essentiellement la même: l'ADN humain, cette immense molécule qui porte l'information génétique de l'espèce humaine, a été déchiffré à plus de 90 %. Le "texte" est disponible sur l'Internet, dans la base de données Genbank. Il sera le socle de toutes les recherches à venir en génétique. Il y aura toutefois une variante très attendue dans cet alléluia planétaire, et elle sera lourde d'enjeux pour la recherche, l'industrie, la médecine... et la Bourse.

A Washington, on attend non pas une annonce du séquençage du génome humain, mais deux. D'abord celle faite conjointement par Francis Collins, directeur du Programme génome humain (HGP) pour les NIH (recherche médicale fédérale américaine), et son homologue du département de l'Energie. Ils confirmeront que le consortium international des laboratoires publics travaillant au projet a achevé la lecture de 90 % des 3 milliards de lettres (bases) qui forment l'ADN humain. Soit l'"ébauche" de la séquence génomique humaine.

"Fin du début". Puis un scientifique prendra la parole: Craig Venter, directeur de la société Celera Genomics, bulldozer du séquençage et rivale du HGP. Il déclarera que son équipe a ac