Dans son dernier numéro, la revue Futuribles, d'analyse et de prospective, se penche sur les pénuries de main-d'oeuvre (1). Et revient sur quelques évidences, toujours bonnes à rappeler en ces temps de refondation sociale et de Pare. Arnaud du Crest, directeur de l'Observatoire régional de l'emploi des Pays-de-la-Loire, consacre par exemple un papier au chômage paradoxal. Il explique que, alors que la pénurie de main-d'oeuvre fait rage dans différents secteurs, le sous-emploi reste très important en France.
Explications: d'abord, le marché de l'emploi est loin d'être parfait, "les individus ne sont pas interchangeables".
Et puis dans les secteurs carencés, des problèmes plus structurels freinent, voire empêchent, les recrutements: l'orientation scolaire des jeunes, rarement incités à aller vers des métiers artisanaux, les conditions de travail déplorables et les rémunérations très faibles proposées dans certains secteurs, etc. Futuribles s'interroge aussi sur les faiblesses françaises en matière de gestion de la main-d'oeuvre. La généralisation du travail en flux tendus, l'absence de politiques préventives de gestion des ressources humaines conduisent à la situation actuelle. Les entreprises, bien souvent, refusent de se projeter à moyen ou long terme. Ce qui les amène à faire des recrutements dans l'urgence, au gré des fluctuations du carnet de commandes. La revue détaille deux cas d'espèce, celui des chantiers navals de Saint-Nazaire et du bâtiment en Pays-de-la-Loire, qui o