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Libération
Interview

""Les métiers d'art ont la cote.""

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publié le 26 juin 2000 à 1h51

David Rouverand, compagnon menuisier, est responsable de la communication chez les Compagnons du devoir du Tour de France, association qui forme 4 200 apprentis par an à 21 métiers manuels.

Quels sont les métiers qui ont le plus la cote auprès des jeunes?

Ce sont avant tout les métiers d'art, tailleur de pierre, ébéniste, etc., qui n'offrent pourtant pas forcément le plus de débouchés, mais sont parmi les plus prisés. Ce sont un peu les stars, et puis ils sont physiquement moins pénibles, moins salissants que les métiers traditionnels du bâtiment. Encore que: un menuisier peut restaurer la porte d'entrée d'une cathédrale comme poser une fenêtre. Cela, aussi, fait partie du boulot. Quant aux débouchés: chaque année, nous avons 300 jeunes qui veulent devenir menuisiers et nous en prenons 300. En revanche, sur 300 stagiaires ébénistes, nous ne pouvons en sélectionner que 50 parce que nous n'avons que 50 entreprises demandeuses. Alors que 1 000 autres seraient prêtes à recruter des chaudronniers mais nous n'en trouvons pas. Même pénurie de candidats chez les couvreurs, maçons ou serrurier-métallier.

Les jeunes formés restent-ils ensuite dans leur métier d'origine?

Oui à 98 %. A l'issue de leurs deux ans d'apprentissage - payés à 50 % du Smic -, ils sortent ouvriers qualifiés et sont en mesure d'exercer leur métier partout dans le monde. Un quart d'entre eux choisit de faire un Tour de France, qui dure entre cinq et sept ans pour devenir compagnon.

Avez-vous perçu un changement dans l